Qu’est-ce que le Sniffy ?
Depuis peu de temps, nous avons entendu parler de ce nouveau produit qui fait surface sur le marché du CBD. Cette poudre blanche conditionnée dans un pop-up accompagné d’une paille finement déposé dans son packaging. Ce produit dit « énergisant », en vente libre dans de nombreux tabacs ainsi que sur les sites internet fait écho sur tous les réseaux de communication que ce soit pour sa distribution mais aussi pour sa polémique qu’il peut véhiculer. Sa composition est pourtant transparente aux consommateurs et reste sur des molécules présentes légalement sur le marché de la consommation. Nous allons nous pencher sur cette formulation qui est calculée d’une façon intelligente visant principalement une cible de jeune et de substitution à une drogue dure que l’on connaît tous, la cocaïne !
Quelle est la composition du Sniffy ?
Cette poudre blanche est formulée à partir de molécules courantes que l’on peut retrouver sur le marché en vente libre ou en magasin spécialisé. Elle est composée principalement de caféine (molécule stimulante qui augmente l’attention et réduit la fatigue), de créatine (protéine naturellement présente dans les muscles qui booste la force et l’énergie), la taurine (joue un rôle crucial dans l’absorption et la digestion des lipides), et bien d’autres comme l’arginine, la maltodextrine, la spiruline et la bêta alinine. Le tout associé à des arômes alléchant comme le bonbon, le citron ou encore le fruit de la passion.
Quelle est la cible du Sniffy ?
Cette innovation du fabricant est présentée comme un produit adéquat aux besoins des consommateurs, que ce soit pour son côté « Energie boost » avec une mise en avant sur l’aspect énergisant, tonique et explosif. On peut également voir des descriptifs cibles mis sur leur site comme « la poudre énergisante parfaite pour rester concentré au travail » ou encore « un excellent produit pour les mateurs fitness ». Une cible assez large sur l’aspect marketing mais réellement selon des spécialistes en addictologie, un risque d’attirance chez les jeunes habitués à sniffer ou potentiellement à le devenir.
Quel est l’engouement de ce type de produit ?
Le nom commercial « sniffy » est très parlant, en choisissant d’appeler cette poudre de cette façon, le fabricant fait un rapprochement inévitable avec de la cocaïne, c’est un coup de com qui représente une signification stratégique évidente. D’autant plus que sa facilité de commercialisation incite fortement l’achat de ce type de produit (bureau de tabac, site internet). D’autres fabricants ont tout de suite compris la forte demande autour de ce produit, et proposent également une concurrence directe et similaire, le schnouffy par exemple, qui son nom fait penser encore et encore à la drogue que l’on connaît sous un langage familier, une métaphore mise au point afin de détourner l’attention des consommateurs sous un descriptif mieux pensé « poudre énergisante à diluer », tout est calculé afin de mettre en avant ce produit le plus règlementaire possible. L’engouement du sniffy est tellement fort que le ministre de la santé, Frédéric Valletoux, n’a pas hésité à réagir face à cette « cochonnerie » a-t-il dit lors d’un communiqué. Lui-même a juré qu’il ferait son possible pour retirer ce produit du marché. Mais est-il réellement possible d’interdire cette poudre dite « énergisante » ?
Peut-on interdire la vente de ce produit ?
La requête n’est pas si simple à réaliser. Selon un avocat spécialiste en droit public de la santé, une mesure d’interdiction est totalement envisageable, même si les composants du produit ne sont pas illégaux. La condition qui s’offre au ministère de la santé, est de prouver l’existence d’un réel danger pour les consommateurs et le non-respect réglementaire en dépit de l’application des produits en complément alimentaire. Une fois acté, un délai de 1 mois peut être soumis au fabricant pour apporter ces arguments et faire recours au tribunal administratif.
Ceci dit, la décision devra être mesurée par rapport au droit communautaire garantissant la libre circulation des marchandises en Europe, et donc difficile de rendre l’interdiction à ce produit. Selon Yann Bisiou, spécialiste des politiques publiques des drogues, le ministre de la santé aura du mal à l’interdire. « Le produit est légal, l’INPI a enregistré la marque et même la provocation à l’usage de stupéfiant va être difficile à démontrer. Sans compter les contraintes européennes ». Est-ce que cela aura le même cheminement qu’avec la puff ? Un produit qui incite les jeunes à la consommation ? Nous vous en dirons plus sur l’avancé de cette actualité.
Selon un avocat spécialiste en droit public de la santé, une mesure d’interdiction est tout à fait envisageable, même si les composants ne sont pas illégaux.
Le ministre de la Santé a d’ailleurs déclaré, vendredi, qu’il comptait faire tout son possible pour faire interdire la vente de ce produit.
Selon un avocat spécialiste en droit public de la santé, une mesure d’interdiction est tout à fait envisageable, même si les composants ne sont pas illégaux.